Quels sont les acteurs de l’assainissement collectif dans le Doubs ? Comment cela fonctionne-t-il ? Quels sont les coûts, pour chaque commune ?

En assainissement collectif, les eaux usées produites par une habitation sont collectées puis transportées vers un site de traitement commun, la station d’épuration, avant d’être épurées puis rejetées dans le milieu naturel.

L’assainissement collectif désigne un système de traitement dans lequel les eaux usées sont collectées puis acheminées vers une station d’épuration. Il comprend les équipements de traitement ainsi que le réseau de collecte.

Le réseau de collecte des eaux usées

Il commence avec le branchement, qui comprend une partie privée s’étendant de l’habitation (salle de bain, WC, etc.) jusqu’à la boite de branchement, généralement située sur le trottoir ou la voirie, puis une partie publique de la boite de branchement au réseau d’assainissement. Le réseau de collecte est ensuite constitué par un ensemble de canalisations s’étendant du branchement jusqu’au système de traitement et servant à conduire les effluents, par gravité (pente) ou pompage (postes de refoulement). Lorsque les eaux usées sont mélangées aux eaux de pluie, dans le cas de réseaux unitaires, des déversoirs d’orage permettent de préserver les réseaux de surpressions par temps de pluie et ainsi éviter les effondrements. D’importants travaux ont été conduits ces dernières années afin de dissocier les eaux de pluie des eaux usées (réseaux séparatifs) et ainsi d’améliorer le fonctionnement des stations d’épuration.

Comment fonctionne l’assainissement collectif ? – Communauté de Communes Haut Val de Sèvre (cc-hautvaldesevre.fr)

Le système de traitement ou station d’épuration

Il a pour objectif de rejeter dans le milieu naturel une eau suffisamment dépolluée pour qu’elle n’ait pas d’impact sur l’environnement ou la santé des riverains. Elle comprend différentes étapes :

  •  Le prétraitement permet, par différents systèmes, d’éliminer les matières en suspension et les graisses.
    Ex. de prétraitements : dégrillage, décantation, dégraissage
  • Le traitement secondaire vise à éliminer les substances dissoutes dans l’eau (nitrates, ammonium, etc.), en optimisant les principes de l’épuration naturelle. L’effluent traverse un filtre biologique, constitué d’un très grand nombre de micro-organismes vivant sur un support adapté et se nourrissant des substances contenues. En complément de ce traitement biologique, des techniques physico-chimiques peuvent être utilisées pour éliminer les polluants, par exemple l’ajout de réactif pour oxyder les substances dissoutes. Le plus souvent, les eaux épurées sont rejetées dans le milieu après ce traitement secondaire.
    Ex. de traitement secondaire : boue activée, lagunage, lit bactérien
  • Dans certains cas, un traitement tertiaire peut être appliqué, notamment pour éliminer les substances azotées ou phosphorées résiduelles.
    Ex. de traitement tertiaire : zone de rejet végétalisée, injection de chlorure ferrique, …
Comment fonctionne l’assainissement collectif ? – Communauté de Communes Haut Val de Sèvre (cc-hautvaldesevre.fr)

La gestion des boues d’épuration domestiques

Les boues d’épuration domestiques constituent le principal déchet produit par une station d’épuration après traitement des eaux usées. Ces sédiments résiduaires sont surtout constitués de matières organiques non dégradées, de matières minérales, de micro-organismes – surtout des bactéries issues de l’épuration – et d’eau (à 99%).

Afin de pouvoir valoriser ou éliminer les boues d’épuration produites par les station d’épuration, ces dernières doivent subir un certain nombre de prétraitements et de traitements, selon leurs caractéristiques propres et leur destination finale.

Cette gestion permet en outre d’en réduire le volume afin de limiter les quantités à stocker et à traiter, et de les stabiliser en vue d’améliorer leur composition chimique et leur consistance, réduisant ainsi les nuisances olfactives et pour l’environnement.

Les principales techniques de prétraitement des boues sont les suivantes :

  • La déshydratation, par :
    • Epaississement, permettant de réduire de 5 à 10% les volumes d’eau présents dans les boues,
    • Filtration ou centrifugation, conduisant à des boues contenant au maximum 60% d’eau,
    • Séchage solaire ou thermique, permettant une dessiccation des boues quasi-totale.
  • Le chaulage, qui consiste en l’adjonction de chaux vive ou de lait de chaux afin de :
    • Réduire la teneur en eau des boues,
    • Détruire les agents pathogènes,
    • Ralentir la fermentation génératrice de mauvaises odeurs.

Après prétraitement, en fonction de leurs caractéristiques, différentes destinations pour valoriser les boues peuvent être envisagées :

  • L’épandage direct sur des parcelles agricoles, les boues constituant un excellent fertilisant,
  • Le compostage, qui consiste à mélanger, en présence d’oxygène (aération), les boues d’épuration avec des structurants riches en carbone tels que le bois ou les déchets verts broyés. Le compost ainsi produit constitue un amendement organique riche en humus, stabilisé (ne produisant pas d’odeur) et hygiénisé (dépourvu de micro-organismes potentiellement pathogènes), qui peut être ensuite épandu,
  • L’incinération ou l’enfouissement, essentiellement pour les boues non conformes c’est-à-dire polluées.

Les chiffres clés de l’assainissement collectif dans le Doubs

  • 439 communes du Doubs sont équipées d’un assainissement collectif
  • 308 stations d’épuration publiques sont en exploitation dans le département, certaines communes disposant de plusieurs stations
  • 93 % de la population bénéficie d’un assainissement collectif
  • 31% des stations d’épuration ont plus de 30 ans (cet âge correspond à la durée moyenne d’amortissement de ce type d’équipement).

Assainissement collectif : le Département accompagne les communes et leurs groupements :