Stations d’épuration et postes de refoulement

La conformité d’une station d’épuration est établie selon les résultats de son autosurveillance, qui se définit par l’ensemble des moyens de mesures et de contrôles mis en œuvre par l’exploitant pour s’assurer du bon fonctionnement de l’ouvrage épuratoire. L’autosurveillance est de la responsabilité du maître d’ouvrage de la station d’épuration.

Cette autosurveillance se traduit généralement par la réalisation de bilans 24h, consistant, sur une durée d’une journée, à :

  • mesurer les débits d’eaux usées arrivant en entrée de station et les débits d’eaux traitées en sortie,
  • réaliser des prélèvements à intervalles réguliers des eaux usées et traitées,
  • analyser un échantillon moyen de ces prélèvements.

Ces bilans permettent ainsi de tenir compte des fluctuations journalières de charge des stations (jour/nuit, absence quotidienne pour le travail ou l’école, etc.) et de définir les flux de pollutions entrant et sortant (lien concentration/débit).

La fréquence de ces bilans 24h dépend de la capacité de traitement de l’ouvrage (fréquence pouvant aller de l’absence d’obligation pour une station de moins de 200 équivalents-habitants (EH) à un bilan 24h journalier pour les stations de plus de 300 000 EH). En ce qui concerne les plus grosses stations devant bénéficier d’un suivi fréquent de leurs rejets (capacité de traitement supérieure à 2000 EH), des dispositifs de mesure sont installées en permanence sur site (débitmètres, préleveurs, etc.) et doivent faire l’objet d’un contrôle annuel par un organisme agréé pour en vérifier le bon fonctionnement : le contrôle des dispositifs d’autosurveillance (CDA).

Enfin, il est important de rappeler que, dans le cadre de l’arrêté du 21 juillet 2015 modifié, les collectivités gestionnaires des stations d’épuration doivent produire, en fonction de la taille de leur(s) station(s) d’épuration, un ensemble de documents permettant de suivre au quotidien les ouvrages concernés :

  • Le cahier de vie dont l’’objet est d’assurer un suivi régulier et une gestion pérenne du système d’assainissement. Le gestionnaire définit dans ce cahier les actions d’exploitation et de surveillance à mener, puis y consigne les actions réalisées.
  • Le manuel d’autosurveillance qui décrit toutes les actions liées à la surveillance du système d’assainissement (transport, traitement des effluents, devenir des sous-produits d’épuration, etc.).
  • Le dossier d’analyse des risques de défaillance (ARD), de leurs effets ainsi que des mesures prévues pour remédier aux pannes éventuelles.

Enfin, dans le cadre de l’autosurveillance des stations d’épuration, les postes de refoulement peuvent également être suivis, soit pour mesurer les débits transitant dans la conduite, soit pour mesurer les déversements de leur trop-plein en cas de déversement dans le milieu naturel.

Pour aller plus loin

À retenir

Dans le cadre du service d’assistance technique dans le domaine de l’eau – SATE – fourni par le Département auprès des collectivités éligibles, le Département prend en charge l’autosurveillance des stations d’épuration de moins de 501 EH et la réalisation des CDA des stations de plus de 2000 EH, l’objectif étant de mieux connaître le fonctionnement de ces systèmes et d’orienter les actions à mener par les collectivités locales.

Déversoirs d’orage et réseaux

L’autosurveillance concerne également le réseau de collecte de la station d’épuration et ses déversoirs d’orage.

L’autosurveillance du système de collecte des eaux usées consiste en la surveillance des plus gros déversoirs d’orage (ceux situés à l’aval d’un tronçon destiné à collecter une charge brute de pollution organique par temps sec supérieure ou égale à 120 kg/j de DBO5 demande biologique en oxygène). Le temps de déversement journalier y est mesuré et les débits déversés estimés.

Concernant les très gros déversoirs d’orage (pollution organique par temps sec supérieure ou égale à 600 kg/j de DBO5), lorsqu’ils déversent plus de dix jours par an en moyenne quinquennale, une surveillance permettant de mesurer et d’enregistrer en continu les débits et d’estimer la charge polluante rejetée (DBO5, DCO demande chimique en oxygène, MES matières en suspension, NTK azote kjeldahl, Ptot phosphore total) est mise en place.

Comme pour les stations d’épuration, les réseaux d’un système de collecte dont la capacité est supérieure à 2000 EH doivent faire l’objet d’un CDA annuel par un organisme habilité.