Le dernier Comité départemental des ressources en eau, piloté par la Préfecture du Doubs, et qui s’est tenu le 5 juin dernier, a permis de tirer un bilan de la saison de recharge des aquifères 2023-2024, et de commencer à préparer la situation pour l’été 2024.
Concernant la période de recharge (septembre 2023 à mars 2024), la pluviométrie est proche de 1040 mm à l’échelle du département, soit un excédent de 25 % par rapport à la normale. A titre de comparaison, la saison de recharge 2022-2023 fut plus sèche avec 785 mm, déficitaire de 5 %.
De manière plus récente, à la faveur d’un mois de mai très arrosé, les précipitations agrégées sont excédentaires de 30 % à l’échelle du département avec 1370 mm contre 1058 pour la normale.
Le niveau des nappes au 1er juin est ainsi qualifié de « haut » pour le massif du Jura par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). A l’échelle nationale, la recharge excédentaire de l’hiver permet à 70% des nappes de présenter des niveaux au dessus de la normale.
Au niveau des prévisions pour la période estivale (juin à août 2024), le scénario est celui d’un trimestre probablement chaud alors qu’aucun scénario privilégié ne se dégage pour les précipitations.
Or, bien que des pluies importantes pendant la saison de recharge ont été mesurées, il est important de noter que dans le contexte karstique du département, seules des pluies significatives pendant la période estivale permettent aux cours d’eau de conserver un débit acceptable et plus globalement de soutenir les ressources en eau.
A titre d’exemple, en 2018, année marquante en terme de sécheresse, des pluies importantes étaient survenues en mai (figure ci-dessous à gauche), et début juin, le débit des cours d’eau était particulièrement élevé, semblable au débit actuel (figure de droite) et le niveau des ressources satisfaisant. Cette situation à priori favorable en début d’été n’avait pourtant pas permis d’éviter une longue période de sécheresse automnale, la suite de la période estivale et l’automne se révélant marquée par un déficit de pluviométrie et des températures élevées. Le BRGM confirme ainsi dans son bulletin de juin 2024 que les nappes du Jura , parmi les plus réactives en France, sont très sensibles aux conditions météorologiques et peuvent se vidanger en quelques semaines lors de sécheresse météorologique intense.
Aucune certitude ne peut donc être avancée quant à l’évolution de l’hydrologie des cours d’eau et du niveau des ressources en eau pour les prochains mois et il convient I de rester vigilant sur l’évolution des niveaux des nappes et cours d’eau, en lien avec la pluviométrie locale et les prélèvements. à tous d’adopter les gestes simples permettant de les préserver. Les services de l’Etat, mobilisés afin d’anticiper le prochain étiage, vous proposent une plaquette téléchargeable en bas de page rappelant les gestes à adopter et les éventuelles restrictions d’usage qui peuvent s’appliquer à mesure que les ressources se raréfient.
